Dans les périodes qui suivent les guerres, la mémoire collective, façonnée par la propagande d’État (aujourd’hui on utiliserait le terme plus pudique de communication), est souvent déphasée par rapport à la recherche historique s’intéressant à ces conflits. D’autant qu’à force de répéter des mensonges, les gens ont fini par les avaler, jusqu’à ce que le réveil des consciences permette de susciter enfin la réflexion et d’accorder à l’analyste la distanciation nécessaire.
Il nous a paru intéressant de montrer, à travers quelques citations des témoins ou acteurs du drame, mais aussi des auteurs qui depuis près de 70 ans ont cherché à comprendre la singularité de cet événement, quelles en furent les réalités parfois brutales mais indéniables. Parallèlement, les déclarations et les écrits des principaux décideurs ou protagonistes de ce massacre honteux accentuent encore le contraste saisissant entre l’image officielle glorieuse et lissée de certains hommes providentiels et le cynisme de leurs décisions.
Il est vrai que dans ce domaine, les mémorialistes n’hésitent pas à se donner le beau rôle afin de mieux cacher et gommer les aspects dérangeants de leur itinéraire et de leurs erreurs, d’autant qu’à la différence de l’historien, leurs affirmations ne sont pas toujours contrôlables. La lecture rapide de ces citations est donc une invitation à la réflexion qui peut ainsi mieux se nourrir de l’abondante bibliographie que nous proposons parallèlement.
Date | Contenu | Auteurs |
20 mai | « Si les membres de l’actuel gouvernement étaient balayés, vous ne devriez pas perdre de vue que notre seule monnaie d’échange avec l’Allemagne serait la flotte et, au cas où les Etats-Unis abandonneraient l’Angleterre à son sort, nul n’aurait le droit de blâmer les responsables de l’heure d’avoir obtenu les meilleures conditions pour les survivants. » | Churchill (Correspondance) |
7 juin | « La seule solution possible est de couler la Royale même si la France accepte de la saborder car je doute qu’elle nous la livre, nous devons donc torpiller ses navires nous-mêmes. » | Royal Navy (Sir Dudley Pound, First Sea Lord) |
12 juin | A Briare, s’adressant à Darlan ‘Si vous demandez l’Armistice, il ne faut pas rendre votre flotte aux Allemands’ Réponse de Darlan « Il ne peut en être question, ce serait contraire aux traditions navales et à notre honneur’ | Churchill (Cité par plusieurs témoins) |
15 juin | « Si la France nous envoie sa flotte, nous n’oublierons pas. Mais si elle la livre sans nous consulter, nous ne pardonnerons jamais » | Churchill (Mémoires) |
15 juin | « Aucun navire de guerre ne bougea pour se mettre hors de portée de la puissance allemande qui se déployait rapidement donc la Marine a abandonné ses navires à l’ennemi » | |
15 juin | « En cas d’abandon par l’Amérique, la flotte britannique est la seule monnaie d’échange pour le gouvernement obligé de traiter. » | Churchill et Roosevelt (Correspondance) |
16 juin | A Churchill « La flotte ne sera jamais livrée, d’ailleurs c’est le fief de Darlan, un féodal ne livre pas son fief. Pétain lui-même n’y consentirait pas. » | De Gaulle |
17 juin | Cable 5002 : « La situation militaire et civile a conduit le gouvernement à faire une ouverture d’une paix honorable. Quelle que soit l’évolution de la situation, la Marine peut être certaine qu’en aucun cas, la flotte ne sera livrée intacte. Tous ordres sur ce sujet seront authentifiés par la signature Xavier, sans laquelle ils seront nuls. J’ai donné l’ordre à la flotte de combattre avec la plus grande énergie jusqu’à un ordre de moi, authentique, lui dise le contraire » | Amiral Darlan |
20 juin | « Je n’ai pas confiance en la parole de Darlan, la meilleure place de la flotte française est au fond » | CV Pleydell-Bouverie (Captain Pleydell-Bouverie, Attaché Naval) |
22 juin | A la BBC « Il en résulte de ces conditions d’armistice que les forces françaises de terre, de mer , de l’air, seraient livrées , que le territoire français serait occupé et que le gouvernement français tomberait sous la dépendance de l’Allemagne et de l’Italie. » | De Gaulle |
23 juin | « Dans une matière tellement vitale pour la sûreté de l’Empire Britannique tout entier, nous ne pouvons pas nous reposer sur la parole de l’amiral Darlan. Il faudra bombarder les navires par les avions de l’Ark-Royal ou miner les ports. En aucun cas ils doivent être considérés comme des traîtres à la cause alliée » | Churchill Cabinet de guerre |
24 juin | « Il est certain que Darlan, indépendamment de tous motifs d’intérêt national, n’irait pas de lui-même céder aux Allemands son propre bien. La Marine aussi longtemps qu’il en disposerait, il préférerait saborder ses vaisseaux mais il serait préférable , bien sûr , qu’ils soient acheminés vers des ports britanniques sous les ordres du comité national » | De Gaulle |
24 juin | « Précautions secrètes d’auto-sabordage doivent être prises pour ennemi ou étranger s’emparant par la force d’un bâtiment afin qu ‘il ne puisse pas s’en servir » | Amiral Darlan |
24 juin | « La Marine française n’a cessé le combat que par pure discipline mais elle est prête à le reprendre. Si la Royal Navy s’en saisissait, elle creuserait un fossé à jamais entre les deux Marines » | CV Holland (Captain Holland, ancien Attaché Naval) |
25 juin | A la BBC « Il est parfaitement clair que les navires français passeront tous armés sous le contrôle allemand ou italien « | |
26 juin | « Cet armistice est déshonorant. Notre flotte ,nos avions , nos chars à livrer intacts pour que l’adversaire puisse s’en servir contre nos propres alliés » | De Gaulle |
28 juin | « La flotte britannique constituerait l’appoint tangible par lequel le gouvernement de paix obtiendrait de l’ennemi de meilleures conditions. » | |
29 juin | « Nous ne pouvons pas évaluer la réaction française contre l’attaque de leurs navires mais elle pourrait être très sérieuse et pourrait compliquer énormément une tâche déjà lourde. Nous ne considérons pas que la destruction des navires de Mers el Kébir soit justifiée » | Planning Sub-Committee |
30 juin | « J’ai déclaré être absolument opposé à l’usage de la force… Si la nécessité d’une telle opération appartenait en dernier ressort au Cabinet de Guerre… Il n’en reste pas moins qu’il eut été utile de prendre en considération les vues qui prévalaient sur place à la lumière de notre parfaite connaissance de la situation « | Amiral North à Amiral Somerville |
30 juin | Amiral North à Amiral Somerville « Qui a eu cette fichue idée ( Opération Catapult) ? » « Churchill » répondit Somerville. « No Catapult but Boomerang. Cette opération nous met en danger » répliqua North. Winnie (Churchill) est fou. Je vois ce qu’il veut mais c’est une solution criminelle » | Amiral North à Amiral Somerville (Cité par A.J Marder) |
30 juin | « Je ne peux pas imaginer que les Français livrent leur flotte aux Allemands. Londres songe-t-il aux répercussions si cette opération était réglée par la force « | Amiral Cunningham (Amiral Cunningham à Alexandrie) |
1 juillet | » Toute action offensive de notre part retournerait contre nous tous les Français, et transformerait un allié vaincu en un ennemi actif « | CV Holland (Captain Holland) |
1 juillet | « Je juge le recours à la force comme un acte de pure perfidie aussi mal avisé qu’inutile, presque inepte dans son irréflexion « | Amiral Cunningham |
2 juillet | « Je propose de procéder au débarquement de la partie des états-majors et des équipages des bâtiments de guerre français présents dans les eaux britanniques qui n’ont pas rallié notre drapeau » | A Spears Conseiller de Churchill |
4 juillet | « Mers el Kébir fut une nécessité de ma politique intérieure qui a fait comprendre au peuple britannique que je voulais transformer une énorme machine de guerre et mener la lutte jusqu’au bout » | |
4 juillet | « Je fais juge en toute confiance de mon action, le Parlement, la Nation, et les Etats-Unis. En temps voulu, le monde et l’Histoire prononceront leur jugement « | Churchill (Discours aux Communes) |
8 juillet | « Eh bien! Je le dis sans ambages, il vaut mieux que les navires aient été détruits » | De Gaulle |
A la BBC « Duquesne, Tourville, Suffren, Courbet, Guépratte n’auraient jamais consenti à mettre à la discrétion de l’ennemi une flotte française intacte » | De Gaulle | |
« Pour l’amiral Godfrey, directeur du Renseignement Naval, l’ultimatum était humiliant, choquant et inacceptable…L’auteur ajoute « Il est nécessaire de noter que Churchill a agi contre la volonté fortement exprimée par les trois amiraux en poste sur le terrain. Le 9 janvier 1950, l’amiral Cunningham écrivit à l’amiral Fraser, alors First Sea Lord, que 90% des officiers supérieurs y compris lui-même, pensaient que Mers el Kébir était une erreur monumentale et le pensent toujours: « Nos huiles ont commis une erreur grossière, une faute lourde que nous sommes nombreux à désapprouver. » | Churchill (A.J. Marder,.Churchill and Admiralty 1939-1942) | |
« En frappant la France, Churchill a facilité le jeu de l’Allemagne vis-à-vis de la flotte vaincue, il a pris le risque délibérément accepté d’un renversement d’alliance. Il n’est pas possible d’imaginer ce qui aurait pu se passer en l’absence de Mers el Kébir mais il est clair que l’impact politique de cette affaire a été très lourd, non seulement pour la France, mais aussi finalement pour la Grande-Bretagne » | H Coutau-Bégarie et C Huan (H. Coutau-Bégarie et C. Huan : Mers el Kébir) | |
« 1300 morts, leur flotte anéantie…est-ce la raison pour laquelle les Français se méfient encore de nous ? » | A Horne (A Horne. Titre dans le journal britannique Daily du 27/11/1999) | |
« C’est le Premier Ministre qui, depuis le début, a pris l’initiative de toutes les démarches. » | Churchill | |
28 Mai 1940, note à l’amiral Le Luc « Au cas où les événements militaires conduiraient à un armistice dont les conditions seraient imposées par les Allemands et les Italiens et si ces conditions comprenaient la reddition de la flotte, je n’ai pas l’intention d’exécuter cet ordre « | Amiral Darlan | |
« S’il y a une tâche sur un pavillon, ce n’est pas sur le nôtre » | Amiral Gensoul | |
« L’assassinat de Mers el Kébir est en réalité « un coup » de politique intérieure et extérieure du Premier Ministre anglais » | C Paillat (C.Paillat : l’Occupation) | |
La Saisie des Bâtiments en Angleterre « Un grand acte de traîtrise. Rien de mieux réussi depuis le massacre de la Saint-Barthélemy » | Churchill (Cité par A.J. Marder) | |
« Donnez moi les faits, je les arrangerai à ma guise; l’histoire me justifiera parce que je l’écrirai moi même « | Mader (Cité par A.J. Marder) | |
« On peut dire maintenant avec certitude que, sur le plan militaire, Mers el Kébir était parfaitement inutile. Mers el Kébir exprima le désir d’affirmer par un geste tragique la volonté anglaise de combattre désespérément. Cette volonté fut affirmée dans le ciel de Londres. Il semble en vérité que l’on aurait pu s’épargner les cadavres des marins français qui s’engloutirent dans les eaux de Mers el Kébir » | D Baldensperger (D. Baldensperger : Mers el Kébir : Préface d’Alain Decaux) | |
« En ordonnant l’anéantissement de la flotte de Mers el Kébir, en prenant le risque de dresser contre l’Angleterre l’opinion française unanime et peut-être de provoquer un renversement d’alliance, Churchill entend prouver qu’il ne sera jamais l’homme du compromis et de la paix blanche… C’est une catastrophe. Il n’y a pas eu, en effet, combat « loyal » mais véritable assassinat d’une flotte confiante, surprise à l’ancre dans un port dont elle ne peut bouger, par une flotte libre de ses mouvements ,qui ne risquant rien et n’entendant rien risquer , se tient aisément à l’abri des faibles ripostes de ceux qu’elle massacre à son heure » | H Amouroux (H. Amouroux :La Grande Histoire des Français sous l’Occupation) | |
« Elle est à part des tragédies de guerre, personne n’a intérêt à ce que l’on en parle trop » | J Roy | |
« Hooky HOLLAND est intervenu pour parlementer et je suis tout à fait sûr qu’il a fait tout son possible pour faire accepter nos exigences. Mais les Français étaient furieux que nous n’ayons pas cru leur volonté d’empécher que les bateaux ne tombent aux mains des Allemands. Je suis moi-même convaincu que nous aurions pu leur faire confiance mais même si nous ne l’avons pas fait , il devait rapidement arriver que nous soyons obligés de tuer un grand nombre de nos anciens alliés. Nous nous sentons tous tristement sales et honteux, que pour notre première intervention dans cette guerre, nous avons accompli un tel acte » | Admiral Somerville (Lettre à sa femme- 4 juillet 1940) | |
« Vous verrez que Churchill a mis à exécution l’action envers la flotte française que nous avons discutée et que vous avez approuvée » | Lord Lothian (Lord Lothian, ambassadeur anglais à Washington, à Roosevelt) | |
« Ce fut une décision odieuse la plus inhumaine la plus pénible de toutes celles que j’aie jamais eu à partager. Les Français étaient la veille encore nos alliés très chers et nous éprouvions une sincère sympathie pour leur pays qui avait tant souffert. Notre existence nationale et le salut de notre cause étaient en jeu. C’était une tragédie grecque. Pourtant jamais acte ne fut plus que nécessaire à la vie de l’Angleterre et de tout ce qui en dépendait. Je pensais aux paroles prononcées par Danton en 1793 » Les rois coalisés nous menacent jetons-leur en défi une tête de roi » | Churchill (Mémoires) | |
« Dans tous les pays, le fait d’avoir éliminé la Marine Française causa une impression profonde. Voilà que cette Angleterre ,que tant de gens estimaient vaincue et finie, frappait brutalement ses plus chers amis de la veille et s’assurait momentanément la maîtrise incontestée des mers! C’était montrer à l’évidence que le cabinet de guerre britannique ne redoutait rien et ne reculerait devant rien. » | ||
« Le génie de la France permit à son peuple de bien comprendre toute la signification de Mers el Kébir et au milieu de son calvaire de trouver dans cette épreuve amère qui leur était imposée par surcroît de nouvelles forces d’espérer et aussi des forces nouvelles. L’épisode d’Oran avait été bien accueilli par la population française. » | ||
« Même s’il n’y avait eu qu’une possibilité éloignée de voir votre flotte passer aux mains de l’Allemagne, le gouvernement britannique a eu raison d’agir comme il l’a fait. Je n’aurais pas agi autrement. Je suis réaliste » | Roosevelt (Roosevelt à Mr de Saint- Quentin, ambassadeur français) | |
« J’ai ma conviction intime sur Catapult. Sa conception était pour moi des plus répugnantes. Bien que je ne puisse prétendre connaître ou juger de l’ambiance qui a occasionné une décision aussi sévère contre la flotte française à Mers el Kébir. C’était une décision inepte dans son manque de sagesse. Tel était mon sentiment à l’époque. Je ne pouvais pas croire que les Français livreraient leurs navires aux Allemands ou aux Italiens. Les clauses de l’Armistice ne le stipulaient pas. Pour moi il était impensable que l’amiral Darlan, qui a passé sa vie et dépensé son énergie à développer sa flotte, puisse la livrer docilement à ses ennemis. Rien de ce qui s’est passé les années suivantes, n’a modifié mon point de vue et quelques-unes de mes convictions se révélèrent vraies au moment du débarquement en Afrique en 1942. » | A.B. Cunningham (A Sailor’s Odyssey) | |
« L’opération Catapult était une décision de politique générale du gouvernement britannique qu’il n’avait pas apprécier, les marins anglais n’entendaient pas endosser la responsabilité du sang versé à Mers el Kébir » | Amiral Phillips (Amiral Phillips, CEM de la Royal Navy à l’Amiral français Odend’hal) | |
Amiral Somerville « Aucun amiral français en face d’un ultimatum, ne ferait autre chose que résister ». Cet amiral se considéra comme « le boucher maladroit d’Oran » et il évoquera toute sa vie « l’horreur de l’acte brutal qui lui fut imposé ». | Amiral Somerville (Cf SO Playfair The Mediterraneen and The Middle West Londres 1960) | |
« En ce qui concerne l’instigateur principal de cette opération, il est hors de doute que c’est Churchill, comme il l’a admis lui-même. Que ceci soit une marque de son caractère impitoyable, est sûrement indéniable. » | S. Roskill (Churchill and the Admirals) | |
« Le verdict de l’histoire doit être qu’en ignorant l’avis de l’Amirauté et en provoquant une guerre non déclarée contre la France, Churchill a porté atteinte à la cause alliée. Son refus de croire les promesses des Français qu’ils ne permettraient jamais aux Allemands de s’emparer de leur flotte fut presque sa plus grave erreur politique de la guerre. » | R. Lamb (Historien anglais) | |
« Les trois officiers supérieurs, North, Cunningham, Somerville, contemplèrent tous les trois, les ordres du gouvernement avec un sentiment proche de l’horreur. Tous les trois étaient persuadés qu’avec davantage de temps pour les négociations, une solution paisible aurait été trouvée. » | S. Roskill (La flotte britannique en guerre) | |
« Aucun amiral français et moins que tout autre, un amiral français imbu du sens de « l’honneur » et de la dignité, n’accepterait l’ultimatum… La marine française a été une des grandes victimes de la propagande anglaise, ses officiers et ses hommes en ont particulièrement souffert dans leur chair comme dans leur esprit. » Rapportant les paroles d’un amiral britannique ce même auteur ajoute « Nous aurions mieux fait de laisser les Français tranquilles pour nous consacrer à notre véritable tâche: combattre l’ennemi! » L’amiral Cunningham lui confia en 1952 « que ce bombardement était sacrément odieux et stupide ». » | A. Hechstall-Smith (La Flotte Convoitée) | |
War Office après le 18 JUIN « L’Amirauté britannique ne s’y trompa pas. Les lords de la mer, examinant la situation en marins, en hommes de métier, il leur suffisait de regarder la carte pour s’aviser que la flotte française ne courait aucun risque d’une tentative allemande et que sa position même, de part et d’autre de Gibraltar, leur laissait dans la pire des hypothèses… la possibilité de détruire les bâtiments français séparément avant qu’ils ne fussent prêts à combattre… » | Royal Navy (Philippe Masson, « Histoire de la Marine ») | |
« La destruction de la flotte française est une décision politique destinée à frapper les opinions, décidée et conçue par Churchill. Il cherchait à l’évidence à obtenir un satisfecit personnel aux yeux de l’opinion britannique et mondiale. Grâce à Mers el Kébir, il s’attribuait ainsi un immense succès de prestige lui faisant oublier ses déboires passés » | JD Brown JD Brown (The road to Oran) | |
« Un véritable crime de guerre… On est en droit de s’interroger, si nous avions perdu la guerre (dont l’issue était alors très incertaine) et si un tribunal nazi avait été institué conformément aux principes de Nuremberg, si Mr Churchill, le Conseil de l’Amirauté, les Commandants en Chef de la Marine et même des membres mineurs du Cabinet comme moi-même qui ignorèrent tout de l’affaire avant de la lire dans la presse, n’auraient pas été accusés du crime de « conduite d’un guerre d’agression » et condamnés à de lourdes peines » | Lord Hankey Lord Hankey (Politics, Trials and Errors) | |
« Je n’ai appris le bombardement des navires français dans la baie d’Oran que par les journaux. Les marins britanniques furent atterrés par cette nouvelle… Les pertes humaines furent tragiques et la tristesse de cet événement n’a cessé de hanter la Royal Navy ces trente-neuf dernières années, bien que, pour autant que je sache personne ne l’ait exprimée. C’est pourquoi, j’aimerai saisir cette occasion pour dire que nous regrettons sincèrement que les choses aient dû se passer ainsi et je voudrais exprimer notre sympathie à tous ceux qui en ont souffert et nos condoléances à tous ceux qui ont perdu un parent dans cette tragédie » | Lord Moutbatten Lord Moutbatten.(Lettre lue aux Dossiers de l’écran, le 4/12/1979) |